Le syndrome du canal carpien : causes et solutions


Le Canal Carpien

Il arrive parfois que l’on ressente une sorte de fourmillement et une douleur sourde à la main et dans la zone du poignet (…). Pour ceux qui sont touchés par cette affection, celle-ci est très invalidante : on ne peut plus se servir de sa main.

Que faire si l’on a la malchance d’être touché par le syndrome du canal carpien ?

Est-il vrai que l’opération est la seule alternative ? Existe-t-il un remède ou un médicament pour soigner cette maladie ? La médecine officielle tend à préconiser la chirurgie lorsqu’une maladie a un caractère anatomique comme celui-ci. De la même façon, le mécanicien se limite généralement à commander une nouvelle pièce au fabricant pour remplacer l’ancienne lorsque notre voiture est en panne de moteur. N’avez-vous jamais entendu dire qu’il n’y a plus de bons mécaniciens mais seulement des gens qui se limitent à remplacer les pièces ? Il en est hélas parfois de même pour la médecine.

Qu’entend-on par syndrome du canal carpien (SCC) ?

Le canal carpien est un conduit étroit qui se trouve au centre du poignet. Le long de ce conduit passe le nerf médian, l’un des responsables de l’innervation d’une partie de la main. Nous avons donc affaire à un conduit très étroit dont le diamètre peut se réduire sous l’influence de divers facteurs, se resserrant ainsi sur le nerf en l’empêchant de fonctionner correctement.

Cette pression sur le nerf médian va avoir une grande répercussion sur la sensibilité et le mouvement d’une partie de la main. On peut ressentir une souffrance qui va d’une simple sensation de fourmillement persistante et tenace à une sensation assez douloureuse et typiquement nerveuse. En même temps, on peut ressentir une faiblesse, un phénomène communément appelé « perdre les pinces », en référence à celles que forment le pouce et l’index.

Cela se produit parce que les muscles de la main qui sont commandés par le nerf médian ne reçoivent pas les impulsions nécessaires pour fonctionner correctement. À la longue, cette situation peut entraîner une lésion musculaire permanente, et les mains perdent alors leur force de préhension.

Les causes

Nous avons déjà expliqué que la zone du poignet le long de laquelle passe le nerf s’appelle le canal carpien. Ce canal étant assez étroit, il arrive qu’une inflammation ou un épaississement de ses parois puisse comprimer ou faire pression sur le nerf. Cela provoque une douleur, un engourdissement, des fourmillements ou une faiblesse : voilà en quoi consiste le syndrome du canal carpien.

Il survient généralement chez les personnes de 30 à 60 ans, et il a une plus grande incidence chez les hommes que chez les femmes. Ce n’est pas fréquent, mais il arrive que des personnes qui en souffrent soient nées avec un canal carpien étroit.

Beaucoup pensent qu’un mouvement très souvent répété de la main et du poignet peut provoquer le syndrome du canal carpien. Il n’en est pas toujours ainsi, mais il vaut mieux éviter de faire certains mouvements mécaniques et répétitifs. Par contre, il est vrai que l’utilisation d’outils manuels qui vibrent peuvent provoquer ce syndrome ; c’est par exemple le cas pour les ouvriers qui cassent le bitume sur les routes avec un marteau pneumatique.

Cependant, il n’existe aucune étude fiable qui puisse démontrer que le syndrome carpien dérive d’activités habituelles : utiliser l’ordinateur et sa souris, faire des mouvements répétitifs sur son lieu de travail, jouer d’un instrument de musique ou pratiquer certains sports.

D’autres facteurs peuvent provoquer le syndrome du canal carpien :

– Des fractures à répétition et l’arthrite du poignet.
– Le développement d’un kyste ou d’une tumeur au poignet.
– L’arthrite rhumatoïde (maladie auto-immune qui affecte les articulations).
– Le diabète.
– L’hypothyroïdie.
– L’obésité et l’alcoolisme.
– La rétention de liquides durant la grossesse ou à la ménopause.
– L’amylose.

Les symptômes

–  Main maladroite pour saisir les objets de ses doigts ou dans la paume de la main.
–  Engourdissement, fourmillements aux quatre premiers doigts (pouce, index, majeur et annulaire).
–  Fourmillements persistants dans la paume de la main.
–  Difficulté pour saisir ou porter des sacs (il s’agit d’un symptôme courant).
–  Douleur qui s’étend du poignet jusqu’au coude
–  Douleurs aux mains et aux poignets.
–  Problèmes au niveau de la coordination motrice des doigts.
–  Faiblesse à une main ou aux deux.
–  Atrophie du muscle situé sous le pouce (elle se produit à un stade avancé de la maladie).

Comment savoir s’il faut consulter un médecin ?

Afin de ne pas confondre les symptômes du syndrome du canal carpien avec ceux de l’arthrite (ostéoarthrite), il convient de consulter un médecin si nous observons l’apparition des symptômes suivants :

– Si l’on ressent une douleur constante qui semble même s’intensifier malgré une position détendue de la main durant un long moment.
– Si l’on a la sensation que quelque chose craque ou fait du bruit à l’intérieur du poignet si on le bouge lors d’un mouvement ou d’un exercice.

Une fois qu’il nous sera confirmé que nous ne souffrons pas d’arthrite mais bien du syndrome du canal carpien, alors nous pourrons choisir un traitement en fonction de la gravité de notre cas.

Tests et examens

En dehors des symptômes d’engourdissement et de faiblesse, le médecin peut réaliser le test de Phalen et le dénommé signe de Tinel.
– Signe de Tinel : donner de petits coups sur le nerf médian à la hauteur du poignet peut faire augmenter la douleur du poignet jusqu’à la main.
– Test de Phalen : plier complètement le poignet vers l’avant durant 60 secondes pour observer s’il se produit un engourdissement, un fourmillement ou une faiblesse.

Les examens les plus courants sont :
– Les radiographies du poignet qui permettent de déceler l’existence d’un rétrécissement des ligaments ou des tendons entre lesquels passe le nerf médian.
– L’électromyogramme : une technique qui permet d’évaluer et d’enregistrer l’activité électrique produite par les muscles squelettiques.
– La mesure de la vitesse de conduction du nerf.

Évidemment, ces deux techniques révèleront des anomalies si l’on a clairement pressenti auparavant ce syndrome par la réalisation des tests de Tinel et de Phalen.

Les possibles traitements

On peut tenter d’immobiliser le poignet en faisant usage d’une attelle (plaque plus ou moins rigide en bois, en métal, en plastique) durant la nuit et pendant plusieurs semaines. Si on ne sent pas d’amélioration, il sera peut-être nécessaire d’utiliser cette attelle jour et nuit et durant un mois entier. Il faut éviter de s’appuyer sur les poignets pendant le sommeil, et les compresses froides sont également conseillées.

Les médicaments

Parmi les médicaments utilisés pour traiter le syndrome du canal carpien figurent les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène ou le naproxène. Les injections de corticostéroïdes peuvent apporter un soulagement durant un certain temps.

La chirurgie

La méthode chirurgicale appelée libération du canal carpien consiste à sectionner le ligament qui exerce une pression sur le nerf médian. La chirurgie est généralement efficace, mais pas dans tous les cas, et la cicatrisation complète peut prendre des mois. Les symptômes s’améliorent avec le traitement mais à la longue, dans plus de 50% des cas, il faut encore recourir à la chirurgie.

Comment prévenir le syndrome du canal carpien ?

Conseils pour adopter de bonnes positions

Nous devons apprendre à changer certaines positions des mains au bureau ou à la maison afin de réduire la tension au niveau du poignet.

Adopter une position détendue

– Pensez à vous observer lors d’un moment de détente et à garder les mains ouvertes, relâchées, et à ne pas plier les poignets. Dans la mesure du possible, évitez les mouvements de poignets répétitifs.
– Placez l’écran de l’ordinateur à la hauteur de vos yeux. Le clavier doit être situé assez bas pour ne pas avoir à plier les poignets vers le haut en écrivant.
– Évitez de saisir ou de dévisser des objets en ne vous servant que de trois doigts pour le faire, cela augmente la pression exercée sur le poignet. Il faut se servir de la main entière. S’il s’agit d’une activité continue au travail, utiliser une main après l’autre en alternance et se reposer une ou deux minutes de temps à autre.

Surveiller la position du corps la nuit

Pour dormir, il convient de garder les bras le long du corps et les poignets droits. Si les poignets restent coincés sous le corps, ils vont subir une pression, ce qui entraînera une douleur et un gonflement associés au syndrome du canal carpien.

Utiliser des modèles ergonomiques

Servez-vous d’outils spécialement conçus pour réduire le risque de lésions au poignet, et de dispositifs spéciaux pour votre ordinateur, comme un tapis de souris ergonomique et un repose-poignet pour le clavier. Reposez-vous de temps à autre et arrêtez d’écrire si vous ressentez une douleur et un fourmillement.

Des exercices à pratiquer pour les poignets et les mains

Ces exercices améliorent la circulation et réduisent les tensions aux poignets et aux mains.
– Décrire des cercles avec les poignets. Les paumes des mains vers le bas, effectuez cinq mouvements de rotation des poignets à gauche, puis cinq à droite.
– Tendre le pouce. Saisissez avec la main gauche le pouce de la main droite et tirez-le en arrière jusqu’à ce que vous ressentiez une légère tension. Maintenez cette position durant dix secondes. Répétez cinq fois avec chaque pouce.
– Réaliser une extension des cinq doigts. Étendez la main en séparant bien tous les doigts pendant 10 minutes. Refaites l’exercice de trois à cinq fois.
– Serrer la main. Serrez fortement la main dix fois de suite sur une petite balle en mousse. Ensuite, étirez les doigts et refaites l’exercice avec l’autre main.

Un changement de profession ou un changement dans nos activités sportives ou ludiques peuvent se révéler nécessaires. Certaines professions qui impliquent l’utilisation d’outils vibrants sont associées à cette maladie. Il s’agit d’un syndrome récurrent chez les musiciens professionnels (pianistes, flûtistes, etc.).

Des remèdes naturels pour traiter le syndrome du canal carpien

Les remèdes populaires permettent de combattre l’inflammation pour soulager la douleur.
– L’infusion d’herbe de Saint-Jean : faire bouillir 3 feuilles de millepertuis ou herbe de Saint-Jean dans une tasse d’eau, et la boire tiède. Si l’on consomme une tasse de cette infusion chaque jour, la douleur et le fourmillement à la main et au poignet, propres à ce syndrome, diminuent. De plus, son effet sédatif permet de mieux supporter la douleur, ce qui va contribuer à rompre le cercle vicieux émotif-physique qui bien souvent décuple la douleur ou la fait perdurer.
– L’huile de lin : prendre une cuillerée par jour d’huile de graines de lin pendant deux à quatre semaines. Selon des informations obtenues à l’issue de recherches relativement récentes, les acides gras contenus dans ces graines ont un rôle prépondérant pour réduire l’inflammation.
– La vitamine B6 : il faut consommer des aliments qui en contiennent, comme les pommes de terre, le riz complet, les bananes, les légumes verts et le blanc de poulet. Sous forme de gélules, en prendre 2 milligrammes par jour.
– Les compresses glacées sur la main ou sur le poignet : leur rôle est de faire diminuer l’inflammation. Il ne faut jamais utiliser de compresses chaudes ni de coussins thermiques qui ne feraient qu’aggraver le syndrome.

De même, tout ce qui contribue à conserver une bonne circulation sanguine sera utile pour traiter cette maladie. Voilà pourquoi une nutrition correcte et de l’exercice pratiqué régulièrement sont des remèdes indispensables pour notre santé.

Si ce syndrome est traité de façon adéquate, aucune complication ne devrait apparaître. Mais si aucun traitement n’est appliqué, le nerf peut être endommagé de façon permanente.

Dans tous les cas, il ne faut pas oublier que la chirurgie n’est pas toujours l’option la plus valable, quoi qu’en dise notre chirurgien, et que les séquelles peuvent être pires que le mal. Il faut s’efforcer de prendre toutes les mesures auxquelles nous avons fait allusion avant d’avoir recours à la chirurgie. Mais il est vrai que, si l’on n’obtient aucun résultat, il faudra tout de même prendre cette option en compte.

Source: https://amelioretasante.com