L’ostéopathie, cette médecine manuelle naturelle, sert à soulager torticolis, lumbago ou les séquelles d’une entorse. Mais il y a d’autres indications moins connues qui font aussi des merveilles.
Quand consulter un ostéopathe ?
Consulter un ostéopathe est devenu un grand classique. 13 millions de Français ont recours chaque année à ce spécialiste qui appréhende le corps dans sa globalité.
Quelles sont les raisons qui nous conduisent chez l’ostéopathe ? Pour 62 % d’entre nous, c’est le mal de dos (lumbago, sciatique, torticolis, douleurs arthrosiques…) selon une étude parue en 2012 dans la revue « Douleurs ».
Mais 38 % des consultations sont faites pour d’autres motifs, bien moins connus : troubles digestifs, maux de tête, acouphènes, otites ou rhinites à répétition, insomnies… Le point sur le traitement ostéopathique qui vous sera proposé dans ces pathologies.
Les maux de ventre
Les troubles digestifs (reflux, troubles du transit avec alternance de diarrhée et constipation) et les douleurs pelviennes (douleurs dans le bas-ventre, souvent liées au cycle menstruel) peuvent être soulagées par l’ostéopathe.
« Pour traiter un reflux gastro-oesophagien, l’ostéopathe va s’intéresser à la cage thoracique et à la mobilité au niveau cervical car c’est là que se trouvent une partie des commandes du système digestif.
Trois types de gestes sont possibles pendant la séance comme dans le traitement de toutes les pathologies » explique Laure Darraillans, ostéopathe et responsable pédagogique à l’École supérieure d’ostéopathie (ESO). En cas de problèmes intestinaux, « l’ostéopathe va mobiliser le diaphragme. Cet organe, qui s’abaisse à l’inspiration à raison de 24 000 allers-retours par jour, est le moteur des intestins » explique Thibault Dubois, ostéopathe et délégué général de la Société Française d’ostéopathie (SFDO).
Pour soulager des douleurs dans le bas-ventre pendant les rapports sexuels ou les règles, l’ostéopathe va mobiliser le sacrum et le bassin. Les touchers vaginaux ou rectaux sont interdits depuis un décret de 2007 donc l’ostéopathe se contentera de manipulations externes.
Combien de séances ?
Généralement, en 3 séances espacées de 3 semaines, on obtient de bons résultats.
Les maux de tête
Ils nous concernent tous avec une fréquence variable. Ils sont à distinguer de la véritable migraine, qui touche environ 20 % de la population et pour laquelle il faut d’abord consulter un médecin pour envisager un traitement de fond et de crise adaptés. En parallèle, l’ostéopathe pourra réduire l’intensité et la fréquence des maux de tête et des migraines.
L’ostéopathie est particulièrement efficace sur les céphalées de tension, ces maux de tête liés à des tensions musculaires. « Des tensions musculaires au niveau des cervicales ou de la mâchoire peuvent déclencher des maux de tête. Une forte chute au niveau des fesses, qui bloque le bassin ou le coccyx, peut aussi entraîner des tensions membraneuses et des maux de tête », explique Laure Darraillans. L’ostéopathe va alors dénouer les tensions au niveau des cervicales, des articulations et des muscles.
Combien de séances ?
Si les maux de tête sont survenus après une chute, 2 séances suffisent en général. S’ils durent depuis longtemps, prévoir 3 séances rapprochées puis un suivi annuel. « Parfois, une seule séance suffit à améliorer de façon spectaculaire une personne souffrant de maux de tête depuis 20 ans ! », souligne Laure Darraillans.
Les vertiges et les acouphènes
Les vertiges sont souvent la traduction d’un problème au niveau de l’oreille interne et/ou de tensions au niveau des cervicales. Les acouphènes sont des bourdonnements d’oreille très désagréables, dont les causes peuvent être multiples.
En cas de vertiges, l’ostéopathe manipule un os situé à côté de l’oreille, le temporal, qui a des commandes importantes au niveau cervical. Face aux acouphènes, l’ostéopathe travaille sur l’ouverture de la trompe d’Eustache et essaie de détendre les muscles de la déglutition. Dans les deux cas, une mobilisation du squelette dans sa partie haute (cervicales, épaules, crâne) est également indispensable pour dénouer les tensions.
Combien de séances ?
Si l’origine est traumatique (chute, accident…), les symptômes vont en général disparaître en 2 séances. Dans les autres cas, le traitement peut être plus long.
Les otites, rhinites ou sinusites chroniques
Peu de gens le savent mais quand le suivi ORL ne suffit plus, l’ostéopathe a des solutions face aux sinusites, otites ou rhinites chroniques.
Quand ces pathologies ORL deviennent chroniques (souvent avec un terrain allergique associé), l’ostéopathe agit sur les os de la face. « Par pressions sur le front, les maxillaires, les zygomatiques, l’ostéopathe va favoriser le drainage et l’aération des sinus », indique Thibault Dubois. En cas d’otites à répétition, des manipulations sur les muscles de la déglutition rééquilibrent la pression au niveau de l’oreille interne et de l’oreille externe.
Une mobilisation au niveau du cou et des épaules sera aussi nécessaire pour améliorer le drainage lymphatique, indispensable en cas d’infections à répétition.
Combien de séances ?
En 2 ou 3 séances rapprochées sur un trimestre, l’ostéopathe peut venir à bout de ces problèmes de la sphère ORL.
Les insomnies
« Les personnes souffrant d’insomnies ont souvent un système neuro-végétatif sensible ; cela se traduit aussi fréquemment par des migraines et/ou des troubles digestifs associés » indique Thibault Dubois. Un rééquilibrage global s’impose, pour vous aider à retrouver un sommeil de bonne qualité.
Les causes de l’insomnie sont souvent multiples. « L’ostéopathe travaille alors sur l’ensemble de la colonne vertébrale, depuis la tête jusqu’au bassin, avec des techniques crâniennes (sans bouger les mains). Une mobilisation au niveau du cou, des épaules et du thorax pourra également être utile pour dénouer certaines tensions » explique Laure Darraillans.
Combien de séances ?
Parfois, les résultats sont assez rapides au niveau du sommeil. Mais « dans d’autres cas, l’amélioration peut être plus longue à venir car le facteur psychologique est important » indique Laure Darraillans. L’ostéopathe n’hésite pas alors à encourager le patient à consulter un psychologue.
Comment se déroule une séance ?
En moyenne, il faut prévoir 30 à 45 minutes. L’ostéopathe va démarrer par un interrogatoire, notamment pour écarter toutes les pathologies organiques (ulcère à l’estomac par exemple) qui nécessitent d’emblée une consultation en médecine classique.
L’ostéopathe travaille sur le corps dans sa globalité : « il va chercher à repérer les zones de conflit au niveau des fascias, ces membranes élastiques qui soutiennent et relient tous les éléments du corps humain (os, muscles, nerfs, etc) et à leur redonner de la mobilité », explique Laure Darraillans.
Derrière le terme « mobilisation » employé par l’ostéopathe, il faut distinguer 3 types de gestes différents :
– une imposition des mains pour agir sur les fascias. Une pression prolongée permet de redonner de la mobilité à certaines parties du corps.
– des manipulations plus énergiques : l’ostéopathe peut aussi tirer et relâcher un bras ou une jambe par exemple, ou vous accompagner dans une certaine position.
– une utilisation de la respiration : à certains moments précis de la séance, l’ostéopathe peut vous demander d’inspirer et d’expirer, ce qui va modifier la pression sur les fascias.
A savoir : le « cracking », technique qui consistait à faire craquer une articulation (au niveau du cou ou de la cheville par exemple), n’est plus que très rarement utilisée aujourd’hui. Après la séance, il est conseillé de ne pas faire d’excès et d’attendre 48 heures avant de reprendre le sport.
Source : http://www.femmeactuelle.fr/sante/medecine-douce/osteopathie-medecine-manuelle-28081